Retours de scènes.

Encore une fois, je dois remettre en question mon amour du groupe... Tout comme une partie du public lyonnais. Pendant une bonne demie-heure, Friedrich, Mona et Sandra enveloppe la scène et la petite salle d'une espèce de drone où grondent une basse et une guitare ultra-grave et monocorde d'où émergent les notes de trompette de Sandra, tantôt stridentes, tantôt jazzy et des voies décharnées samplées. Friedrich et Mona ont beau torturer leur instrument, le malaise n'en est que plus intense... Pierre entre discrètement sur scène, suivis par Sharon qui empoigne sa basse pour ajouter une couche lourde à cette vague dévastatrice tandis que Pierre fait hurler ses cordes dans un lent trémolo. Le public semble assez partagé, Des doigts se bouchent les oreilles, des yeux s'écarquillent et puis, d'un coup, tout s'arrête, l'espace de deux secondes et le groupe embraye sans crier gare (on n'a même pas vu monter John sur scène) sur son dernier album (Carnage) qu'il jouera de bout en bout sans s'arrêter une seconde avec une rare furie qui réveillera les circonspects. Le concert est terminé, on reste KO debout. Un set d'une rare sauvagerie qui me rappelle une date en Norvège, mais en nettement plus folle. Le sans concession d'EDOB a encore frappé, mais là... Quarante minutes de doute balayées par quarante autres de folie pure...

Aucun commentaire du groupe après ce déluge, après cette "introduction" diabolique...

Les dates suivantes furent toutes aussi bonnes (j'ai vu des lyonnais à Lausanne!) mais il semble que cette introduction décidément crapuleuse n'ait été réservée que pour la date lyonnaise ainsi que l'entièreté de "Carnage". Une petite tournée fabuleuse!