La volupté d'être?

30 Juin 2015 , Rédigé par edobeing Publié dans #Bio

ll n'est pas facile de décrire le parcours de Exquisite Delight of Being. Difficile de dire qui se cache vraiment derrière cette entité, qui dirige, qui fait quoi (pour cela, reportez-vous à la rubrique "interview") et pourquoi.

La première trace du groupe se situe en 1988 sous forme d'une cassette d'un seul titre de 26 minutes, "Off", oeuvre extrême et tourmentée, un chef-d'oeuvre de musique industrielle bruitiste. La cassette, disponible via un catalogue VPC et limitée à 99 copies, se vend en deux jours. Il n'y aura jamais de réédition, malgré les appels du VPC et même de certains labels ne disposant d'aucune adresse du groupe, juste un numéro de téléphone et un répondeur. A cette époque, EDOB est mené par une seule personne, F, il n'est fait aucune mention du lieu d'enregistrement, seule la mention "everything's written, played & produced by F". Six mois plus tard, le VPC reçoit une nouvelle cassette, "Off, acte 2" munie d'un numéro de compte pour l'achat de 99 copies de l'oeuvre. "Off, acte 2", encore plus sombre que son prédecesseur, partira également en deux jours. Depuis, il existe bien-sûr des copies "pirates" de ces pièces de collection, mais elles restent difficiles à trouver.

Il faudra attendre 1990 pour retrouver le groupe, mais cette fois, sur la scène. Composé de quatre membres, EDOB offre une musique totalement différente que le diptyque "Off": des instrumentations rugueuses, bruitistes, noires, mais cette fois, sans l'éléctronique.

Au fil du temps, le groupe se forgera une réputation sans pourtant une seule fois apparaître dans les médias ni utiliser aucun réseau de distribution. Le groupe vend ses disques lors de ses concerts uniquement et cultive un mystère que personne ne peut expliquer (bien que vous le saurez bientôt): anonymat complet, annonce des concerts une semaine à l'avance, voire la veille, demande du groupe de ne pas prendre de photo durant les concerts, etc.

Les concerts d'EDOB sont eux-mêmes un véritable mystère. Le public entre dans une salle où les lumières sont déjà éteintes, où une musique de fond habille des projections vidéos parfois étranges, parfois ultra-violentes, toujours contestataires. Le concert débute donc dès l'entrée en salle.

Au fil du temps, d'autres membres sont venus grandir le groupe, certains étant permanents, d'autres faisant des apparitions furtives.

Groupe très fécond dont tout semble tourner autour de l'entité F, Exquisite Delight of Being est sans conteste le groupe le plus excitant que je connaisse.

La révolte est un des thèmes les plus récurents de EDOB. Les références aux différentes révolutions populaires sont omniprésentes dans les textes de F et ne souffrent aucune concession. Stygmatisant l'apathie des masses, F ne cesse d'appeler à une révolte sans limite, les textes sont on ne peut plus clairs, les appels également.

Le fait de s'autoproduire à 100% permet très certainement au groupe et à F de garder une totale liberté dans les propos, une boîte de disque, aussi indépendante soit-elle, ne permettrait pas ce que certains appelleraient des dérapages, mais que le groupe assument entièrement. Lors de la tournée en 2002, les montages vidéos étaient plus qu'explicites; on y voyait les ravages d'un monde libéral capitaliste, certaines étant à la limite du supportable. Se greffaient à ces images d'archives et d'actualités les images savamment truquées d'un gouvernement américain executé, une Maison Blache exploser, un G-8 pris en tenaille par des millions de manifestants armés jusqu'au dents, un Vatican en ruine... En images subliminales, les portraits de figures de proue de différentes révoltes: Bolivar, Guevara, Geronimo, Zappata, Villa, Baader, Mau-Mau, etc.

Si tous les albums de EDOB ne sont pas politiques - loin de là! - le groupe affiche clairement ses idéaux politiques: à gauche toute!

Les deux premières sorties d'Exquisite Delight of Being, le dyptique "Off", soit F seul avec ses machines et quelques guitares pourraient faire froid dans le dos quand on connaît l'âge de F au moment de la sortie de ces deux chefs d'oeuvre de noirceur.

Au fil de ces morceaux sans titre, la musique et les textes se font de plus en plus oppressants: clairement, F ne se sent pas bien dans ce monde et il semble également que ses congénères le ressentent... F, tout en retenue, mais parfois également avec une grande violence comme sur le morceau unique de la face B (26 minutes de cataclysmes sonores!), les dépeint avec mépris, cynisme et même avec un peu de pitié.

A l'écoute de ces textes d'une noirceur insondable, impossible de dire si F se complaît dans la solitude qui semble être sa vie ou si cette solitude s'est faite par la force des choses.

"Off" est un cri que peu de personnes, hélas, ont pu entendre...

Cet espace web est créé avec l'autorisation du groupe sous certaines conditions. Il n'y aura que peu de photos, mais aucune des membres...ou presque!

Depuis sa création, le line-up de EDOB n'a cessé de bouger. Au début seul avec ses machines, F, au fil de ses rencontres et par des liens d'amitiés profonds, a vu sa formation grandir. Les noms ci-dessous comprennent les membres dans leur intégralité depuis le début jusqu'à aujourd'hui, certains membres ne participant pas à tous les albums, mais généralement présents à chaque concert ou tournée. Ça fait du monde sur scène!

Depuis 2016, le groupe et son nouveau line-up a décidé de ne plus s'appeler EDOB pour désormais s'appeler Muralism:.

Sandra continue également son projet parallèle où apparaissent également les autres membres.

Friedrich : vocals, guitars, keyboards, recording, mixing, noises, percussions, loops, samplings, bandoneon, banjo.

Mona Pond: vocals, bass, keyboards, cello, violin, oud, guitars, noises.

S.Peeters: vocals, horns, keyboards, guitars.

Britt: drums, vocals, percussions.

Jennah P.: keyboards, guitars, trumpet, saxophone, vocals.

Manuela D'Halla: guitars, bass, percussions, vocals, keyboards.

Sylvie (jusqu'en 2008): vocals, guitars, bass, double bass, keyboards, horns, cello, violin.

Pierre (jusqu'en 2016): guitars, vocals, keyboards, percussions, recordings, mixing, samplings, loops, drums.

Tomù (jusqu'en 2011): bass, double bass, back vocals, banjo.

Oli (jusqu'en 2011): guitars, back vocals, horns.