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Folivora Sonora

Août 2010

30 Juin 2015 , Rédigé par edobeing Publié dans #Interviews

De retour au QG, ambiance feutrée et enfumée, whisky et rhum, mais pas trop... John va et vient et tape sur sa batterie de temps en temps, Sandra lit dans la pièce d'à côté...

Quel est votre état d'esprit après cette tournée?

F: Ca va, tout ça est derrière nous déjà...

P: C'est vrai, mais il y a une certaine frustration malgré tout. On n'a jamais connu ça...

Quelles sont les raisons de tous ces problèmes? Friedrich, tu m'as dit tout à l'heure que tu en étais un peu responsable.

F: Oui... Un peu. Nous n'avons pas su retrouver tous les organisateurs que nous connaissions, on a dû en trouver d'autres dont certains étaient de véritables connards. J'aurais peut-être dû m'en tenir à ceux que nous connaissions et faire moins de dates. Ceci dit, on a de nouveau rencontré d'adorables personnes.

M: C'est un peu notre faute à tous alors...

F: Non, je ne crois pas.

P: Mais si, qui aurait pu prévoir ça? C'est vrai que des organisations foireuse, on en avait rarement connu comme ça, mais il y a eu pas mal d'accident de parcours que personne n'aurait pu prévoir, les bagarres, les vols...

F: On s'est quand même bien marrés à San Sebastian avec nos têtes de tueurs dans le magasin!

P: Assez, oui! Quelle histoire... On a eu une chance de fou de retrouver nos vieilles bonnes guitares.

Cela vous encourage-t-il de repartir pour ce genre de tournée?

P: Je ne sais pas.

F: Pour moi, définitivement, non, c'est fini. Même si on n'en a pas encore discuté ensemble, mais je pense qu'il serait plus intéressant de faire des tournées beaucoup plus courtes et espacées. Cela nous permettrait même de jouer plus souvent. Une semaine par ci, une semaine par là... Mais deux mois, c'est fini pour moi, je vous le dis déjà!

P: Bon, ben voilà!

Au niveau des concerts, vous êtes de plus en plus dans une configuration de groupe, si j'ose dire, banale...

F: Ben oui, on en a un peu marre de devoir préparer une salle ou un café... On vient, on joue et c'est bien ainsi.

P: On se sent bien ainsi, dans les conditions dans lesquelles on joue ici. On a peut-être passé l'âge de tout ça.

M: Merci pour moi!

F: Ceci dit, la configuration est assez unique dans le fait que ce ne sont jamais les mêmes personnes sur scène. Ca change tout le temps au gré des morceaux.

Justement, lors de l'ouverture de ce fameux concert à Riccione, j'ai été étonné d'entendre un long morceau venant de la toute première cassette.

F: Ca faisait longtemps que j'avais envie de faire ça. Je n'ai jamais pu jouer ces morceaux live parce qu'ils sont impossible à faire comme sur la cassette, trop d'électronique, trop d'éléments. Alors, on l'a transformé en le jouant avec des instruments. C'était chouette.

Et pourquoi ne l'avoir joué que là?

F: Parce qu'on savait que ça marcherait là-bas! On passe chaque fois qu'on peut jouer là-bas, on connaît Nino depuis quinze ans et ça nous fait plaisir de jouer dans cet endroit improbable, juste à côté des touristes qui se promènent en short et en sandales! On a voulu le jouer ailleurs, mais les conditions nous ont nettement moins plu. Et puis, les dispositions de la scène nous oblige toujours à changer notre set-list pour la simple et bonne raison qu'on ne peut pas toujours installé tout le matos. Or, pour ce morceau, il en faut un paquet, on est à 10 sur scène!

Si vous ne comptez plus tourner autant, comptez-vous toujours enregistrer des disques? Cela coûte cher et vos disques doivent s'écouler...

P: Ca ne nous coûte rien d'enregistrer puisqu'on fait tout nous même. Seul les vinyls nous coûtent un peu plus à cause du support, mais on enregistera toujours.

F: Et on tournera!

Mais de plus en plus, je me demande l'intérêt d'enregistrer des disques si ce n'est pas pour les vendre à une certaine échelle...

F: Ecoute, nous, c'est notre vie, la musique, les enregistrements, on va pas commencer à s'emmerder avec des distributeurs ou des sites internet à la con. Ca ne nous intéresse pas, point barre. On part en concert, le gens achètent ou pas et c'est très bien. Nous n'avons pas besoin d'argent, si c'est ça que tu veux savoir. C'est un mode de vie. C'est une façon d'être, même. C'est notre façon à nous de résister à ce consumérisme acharné, à cette croissance idiote. Nos vinyls sont presque tous épuisés! On rentabilise malgré tout!

P: Sur Discogs, il y a des gens qui vendent nos disques à des sommes infernales! Comme si nos disques valaient de l'argent! Qui nous connaît si ce n'est ceux qui le veulent vraiment? Sur Gemm, j'ai vu un de nos CD à 5000 €! On les vend à 9! C'est d'un grotesque...

M: C'est même pas un vinyl?

P: Non! Sinon, il le vendrait combien, un million?

Pour terminer, à quand justement le prochain disque?

F: Vite! Mais ce sera encore sous un autre nom. On a décidé qu'on changerait de nom tout le temps! (rires)

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