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Folivora Sonora

Interview - 25 septembre 2018

3 Décembre 2018 , Rédigé par edobeing Publié dans #Interviews

Le groupe n'avait donc jamais été aussi silencieux, presque deux ans sans album, c'est une première. Et pour leur retour, même s'ils n'ont jamais arrêté, ils nous offrent deux albums (deux projets différents): le surprenant (encore!) "Onofucks" et le furieux projets des filles "Maskb". Rencontre chez eux, au calme, avec les chats...

C'est la première fois que vous attendez tellement longtemps pour sortir quelque chose. Pourquoi?

Friedrich: On voulait simplement se poser, jouer et composer sans nécessairement avoir un but précis. On a beaucoup improvisé, on a cherché des nouvelles voies, on s'est amusé. Puis le moment est venu où les morceaux nous semblaient terminés, on avait fait le tour. L'enregistrement s'est fait très lentement aussi parce que j'ai acheté des nouvelles machines et des nouveaux logiciels, il fallait les tester, les découvrir. Et puis, ça nous permettait de bien écouter les morceaux pour éventuellement changer des trucs.

Tu as changé ta façon de faire pour l'enregistrement? Le son me semble plus lourd encore que d'habitude.

Pas vraiment, non... On enregistre toujours le plus live possible, mais cette fois, on se contentait d'un morceau tous les deux jours ou trois... On les jouait et on les rejouait encore pour choisir la meilleure prise. Pour le mixage et le mastering, je n'ai absolument rien changé à mes habitudes, j'ai juste pris le temps.

Tu peux m'expliquer le sens du titre?

C'est un cri du cœur qui a vite tourné en plaisanterie... Disons que ce sont certains événements qui ont dicté ce titre que j'ai écrit de façon épidermique.

Cette fois, tu te retrouves seul parmi cinq filles, comment tout cela est-il arrivé?

Mona: Les rencontres. On a rencontré Manu (Manuela D'Halla) lors des concerts en Italie, elle n'en a raté qu'un je pense... Au bout de trois concerts, elle est venue nous parler, le lendemain elle nous a fait écouter ce qu'elle faisait et on a beaucoup aimé. Elle allait commencer ses études à Bruxelles, donc, quand Pierre et Djemillah ont décidé de partir, on l'a recontactée et voilà. Britt nous a carrément proposé ses services lors d'un concert en Suède, il y a un bail déjà, elle était très jeune et de toute manière, nous n'avions pas besoin de batteur à l'époque. Mais on a quand même pris ses coordonnées.

Friedrich: Et puis John aussi est parti. Je n'avais pas envie de m'emmerder pour chercher un batteur, je n'en avais pas trop besoin pour être honnête, Manu est bonne percussionniste et on a d'abord essayé avec elle aux fûts, mais ça n'allait pas trop pour elle. Et je me suis souvenu de cette petite jeune fille qui devait avoir bien grandi et, sans trop espérer, je l'ai contactée et la semaine suivante, elle débarquait!

Justement, comment s'est passé les débuts de cette nouvelle formation?

Friedrich: Tu l'as entendue sur les morceaux? Elle est fabuleuse! Quand elle est arrivée, elle connaissait presque tous les morceaux des 6 derniers albums et elle les jouait parfaitement. Elle arrivait même a rajouter des petits trucs de dingue. Elle a une formation jazz, elle est vraiment très forte. Manu est quant à elle une espèce de petit caméléon, elle s'adapte à tout et elle apporte beaucoup au son et aux textures. Je dois dire que je suis assez heureux de cette formation!

Pourtant, "Onofucks" reste assez sombre...

Non, je ne trouve pas. Évidemment, le propos n'est pas très gai, dans le monde où on vit, c'est un peu normal, tu me connais... Mais je pense qu'il n'est pas aussi sombre que certains de nos autres albums ou singles. C'est vrai que ça ne respire pas la joie, mais on a vraiment pris du plaisir, c'est peut-être pour ça que je n'ai pas l'impression qu'il soit si sombre.

Je le trouve assez sombre car vous avez parfois une approche plus lourde dans les rythmes et les tempos, les voix ont été parfois mixées assez loin derrière des murs de guitares , c'est tout cela qui, à mon sens, le rend très sombre.

Mona: C'est vrai, tu n'as pas tort. On a beaucoup employé les guitares et la basse très en avant pour donner l'énergie et oui, de la lourdeur. Pour les voix, c'est surtout sur trois titres qu'elles sont à l'arrière, j'ai été étonnée au début, mais quand on les mixait plus fort, cela n'avait pas le même rendu.

Friedrich: On écoute aussi pas mal de musiques lourdes, de jazz et cela m'a probablement influencé.

Cependant, il est difficile de ne nier que certains textes, comme le titre éponyme justement, sont remplis de noirceurs...

Oui... (longue réflexion). Tu sais, même si on essaye de prendre une certaine distance vis à vis de certaines choses qui arrivent, il est difficile de ne pas ressentir une certaine... (réflexion) Je ne sais pas, de la rancœur? Oui, de la rancœur. Pour être honnête, j'ai senti un orgueil assez mal placé chez l'une ou l'autre personne qui était dans le groupe avant qu'elles partent. Je ne sais pas, comme s'ils souffraient d'un manque de lumière... Pourtant, la philosophie a toujours été la même, que ce soit lors des compos ou lors de la façon de faire vivre le groupe. C'est vrai que je ne veux pas plier sur certaines exigences propres au groupe, je ne veux bien m'inspirer, mais pas singer. J'ai senti que certains n'étaient plus en accord avec ça et d'autres choses. Alors voilà, une personne s'en va, d'autres suivent sans trop rien dire, on laisse pourrir les choses, on attend que ça se fasse. Si on peut comprendre ça chez certains, c'est plus incompréhensible chez des gens qui se disent tes amis de longue date, ça, ça m'emmerde, ça ne les grandit pas. J'ai toujours considéré le groupe comme une entité à part entière et je dois dire que je n'ai jamais autant ressenti cela depuis que nous sommes tous les six.

Mona, parlons de votre projet. Je dois avouer que j'ai été plus que surpris par la violence de ce disque.

Oui, on s'est toute bien amusées! Sandra est une musicienne compulsive, elle ne s'arrête jamais! Elle a plein de compos qui trainent et ça la frustre de ne pas les mettre en boîte ou de simplement les jouer. Avec Britt, ça a tout de suite fonctionné entre elles et elles ont joué comme des folles toutes les deux et ce qu'on entendait était tout simplement jouissif! Friedrich a dû s'absenter quelques jours et on a toutes joué ensemble et le résultat était magique! On a voulu que cela soit violent, sans aucune pause, on a écrit des textes simples, sans artifice, dans l'urgence. Quand Friedrich est revenu et qu'il a écouté les morceaux, il les a tout de suite mixés et nous sommes absolument heureuses de cet objet!

Vous comptez les jouer en concert? Faire une tournée spécialement pour ce projet?

Non. On fera une espèce de première partie lors des tournées. Quelque chose de court et intense.

Et "MaskB", ça veut dire quoi?

On ne dévoilera pas le mystère! (rire).

Et une tournée est donc prévue?

Friedrich: Oui. Même si rien n'est encore planifié, on compte partir une ou deux semaines en avril ou après. On verra.

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